Un « quasi hors-jeu », aujourd’hui, puisque le Philarmonique de Berlin sort les ponchos et les maracas ! A l’occasion d’un rappel, voilà l’orchestre le plus réputé du monde qui se lâche, dans un immense délire collectif, au son de « Tico-Tico no Fuba » (plus connu sous le nom de « Tico Tico » tout court). Il s’agit d’une célèbre chanson originaire du Brésil, emblématique du style choro, qui connut un immense succès au XXe siècle – un tel succès qu’elle fut exploitée par quelques grands cinéastes : vous l’avez sûrement entendue dans Radio Days de Woody Allen…
Cette musique libèrera sûrement le danseur refoulé que vous avez toujours été, mais c’est surtout Barenboïm, talentueux pianiste et admirable chef d’orchestre, qui vaut vraiment le détour ici : tour à tour je-m’en-foutiste, blasé et pingouin, il s’acquitte visiblement du minimum syndical, toujours avec un air pince-sans-rire qui lui sied si bien. Mais finalement, qu’a-t-il encore à prouver? Sa longue carrière et sa grande renommée font déjà suffisamment… Il en est de même du Philarmonique de Berlin, le meilleur du monde. Comme quoi, une rencontre entre deux sommités, dont chacune se suffit à elle-même, peut mener à ça !